Je ne saurais trop vous recommander la lecture de cette étude si le portrait de l’Internet mobile tant au niveau des habitudes de consommation que du développement industriel vous intéresse. Rédigé par François Bédard et Danielle Desjardins pour le compte du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ) et le Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC), le mémoire « L’économie des applications au Québec – Pour le développement d’une économie des applications en soutien à l’industrie des contenus numériques » fourmille de statistiques et de constats tous plus intéressants les uns que les autres.
Je retiens que :
36,2 % des adultes québécois possèdent au moins un téléphone intelligent ou une tablette numérique. La proportion des détenteurs de téléphone cellulaire de base a diminué de 23 points de pourcentage depuis 2010, tandis que celle des détenteurs de téléphones intelligents augmentait de 14,6 points de pourcentage. Au rythme où les Canadiens adoptent les téléphones intelligents, on peut prédire que d’ici à 2016 tous les téléphones mobiles au pays seront des appareils intelligents.
L’industrie des applications, ces logiciels applicatifs qui peuvent être installés sur un appareil intelligent – téléphone, tablette, télévision connectée – a explosé au cours des dernières années : le marché global est estimé à 26 milliards $ et on prévoit qu’il atteindra 58 milliards $ en 2014. Les revenus de l’industrie canadienne étaient de 775 millions $ en 2012, ce qui représente 3% des revenus globaux versus 20% aux USA (principal acteur au sein de l’économie mondiale des applications).
D’après un portrait de l’industrie de la mobilité au Québec, dressé par Raymond Chabot Grant Thorton pour Alliance numérique, il y avait en 2011 3 670 emplois directs dans le secteur du développement d’applications. À la même époque, l’industrie des jeux vidéos employait 6 602 professionnels.
La part consacrée aux produits culturels est passée de 57% en 1997 à 39% en 2009, tandis que celle consacrée aux « produits d’accès aux produits culturels » (les équipements électroniques, services de téléphonie cellulaire, services internet, etc.) est passée de 34% à 55%.
Parmi les quatre principaux magasins d’applications en ligne, seul l’App Store d’Apple a réservé une section spéciale aux produits québécois. On y retrouve 26 applications de divertissement, 2 de livres numériques, 18 de musique et 13 de nouvelles, soit 0,008% de l’offre totale de l’App Store de 750 000 applications. Une application ne coûte en moyenne que 20 000$ en frais de développement (pour une application originale, les coûts de production peuvent varier entre 10 000$ et 250 000$).