Nos médias et le matériel fourni par les internautes

Le récent débat suscité par Transcontinental qui demandent à ses journalistes de signer un contrat dans lequel ils/elles doivent céder leur droit moral sur leur article, m’a amené à me demander comment nos principaux médias traitaient les “scoops” soumis par les internautes.

Sur les neuf sites web des médias que j’ai visités, cinq exigent une cession des droits alors que quatre n’ont qu’un formulaire Contact sans aucune mention.

Exigent une cession des droits Aucune mention de cession des droits
Radio-Canada
TVA Nouvelles
La Presse
Journal de Montréal
CTV
Le Devoir
The Gazette
Huffington Post
98,5 FM

À vous de décider si “une minute de gloire” vaut l’utilisation gratuite, mondiale, à perpétuité de votre matériel. Ah oui et dans le cas de CTV, vous vous engagez même à dédommager Bell Media en cas de poursuite !

Ci-dessous, les différents libellés :

Radio-Canada

Veuillez cocher ici afin de céder et renoncer à tous vos droits moraux sur votre photo ou vidéo. Le participant reconnaît que la Société Radio-Canada peut utiliser cette photo ou cette vidéo en tout ou en partie, sur tout type de support (radio, télévision, Internet et autres).

 TVA Nouvelles

1. Je confirme à Groupe TVA inc., sa compagnie mère, compagnies apparentées et filiales (ci-après collectivement “TVA”) détenir tous les droits (y compris les droits d’auteur) sur les photo(s), video (s) ou enregistrement (s) (le « Matériel ») que je transmets à TVA.

3. Je cède irrévocablement, pour toujours, et gratuitement à TVA tous les droits sur le Matériel et je renonce à mes droits moraux sur ce Matériel.

4. Je comprends que TVA pourra utiliser, modifier, diffuser ou autrement exploiter une partie ou la totalité du Matériel sur quelque média que ce soit ainsi que diffuser mon nom en association avec le Matériel, sans cependant avoir aucune obligation à cet égard.

 Soumettre une opinion à La Presse :

Par ailleurs, par le seul fait de soumettre ce matériel à lapresse.ca, vous accordez à lapresse.ca ou tout autre partenaire de Gesca, une licence non exclusive, sans compensation aucune, d’utiliser, d’éditer de modifier, de supprimer, de reproduire, de publier, de diffuser lesdits matériels; à cet effet, vous renoncez à vous prévaloir de tous droits que vous détenez ou détiendrez à l’égard de l’oeuvre pour le respect du droit à l’intégrité de celle-ci.

Mon Topo Journal de Montréal

Je confirme être propriétaire de tous les droits relatifs aux images, photographies, vidéos et enregistrements (” le Matériel “) que je transmets au Journal de Montréal et j’octroie au Journal de Montréal et ses compagnies affiliées une licence gratuite (exempte de droits), non-exclusive, mondiale et irrévocable d’utiliser, reproduire, distribuer, transmettre, afficher, diffuser et publier le Matériel à n’importe quelle fin, dans n’importe quel format et à perpétuité. J’atteste que le Matériel que je transmets est original et authentique et que l’enregistrement de ce Matériel n’enfreint aucune loi ou réglementation.

MyNews de CTV

By submitting your Content, for good and valuable consideration, the sufficiency and receipt of which you hereby acknowledge, you hereby grant to Bell Media Inc. and its affiliates and agents and each of their assigns and successors (collectively, “Bell Media”), a world-wide, perpetual, royalty-free, irrevocable and non-exclusive right and license to televise, broadcast, transmit, exploit, use, edit, reproduce, syndicate, license, print, sublicense, communicate, publicly display and perform, distribute and create compilations and derivative works from, such Content, or any portion thereof, in any manner, media or technology, including, but not limited to all forms of television, display screens, wireless and online technology, now known or later developed, without payment or any other compensation to you or any third party. Such license shall apply with respect to any form, media, or technology now known or later developed. In addition, you warrant that all “moral rights” in such materials have been waived. You agree that Bell Media may edit the Content to accommodate broadcast, broadcast distribution and publishing requirements and/or policies; and to add to, delete from, edit, alter and otherwise combine the Content with other content in any manner and in any media whatsoever. If your photo or video is accepted, Bell Media will endeavour (but is not obliged) to publish your name alongside it. Bell Media reserves the right not to use the Content you submit at all and/or as little of the Content as it chooses. This license shall be governed by the laws of the Province of Ontario and the federal laws of Canada applicable therein.

You agree to indemnify and hold harmless Bell Media from and against all claims, demands, loss, liability, damages and expenses (including legal fees and disbursements), including actions for infringement of copyright and any third party claim inconsistent with your promises herein, or otherwise in connection with our use of your Content under the terms of this license.

 

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Réseaux sociaux : pour les converti(e)s pas pour convaincre

C’est en effectuant des recherches dans mes clips de veille sur l’utilisation des réseaux sociaux par les partis politiques que je suis re-tombé sur l’article du Globe and Mail ” Social media a powerful election tool but no match for door knocking: experts “. On peut y lire que :

Rather than battle for undecided votes, the aim is to mobilize their support bases and turn online support into real-world votes.

Ce constat est confirmé, selon moi, par les données du Cefrio dans son étude ” Les médias sociaux ancrés dans les habitudes des Québécois“. On y apprend qu’en 2012 les internautes québécois(e)s suivent  une marque, une entreprise, un organisme ou un ministère d’abord pour se divertir (58 %) mais tout de suite après parce que l’information diffusée rejoint ses intérêts (56 %), à 32 % parce qu’ils/elles supportent la cause, à 29 % pour interagir avec une communauté ayant les mêmes intérêts et enfin à 29 % parce qu’ils/elles sont déjà client(e)s.

Dans son billet ” Do Facebook ‘Likes’ Mean Loyal Customers? ” , Luke Brynley-Jones en vient aux mêmes conclusions que :

The top motivation for ‘liking’ a brand’s Facebook page is because you 威而鋼
are a loyal customer.

mais surtout, il publie les constats suivants que je me permets de traduire :

67 % des ami(e)s d’une page s’attendent à recevoir des offres exclusives. 22 % des marques offrent des rabais, des escomptes ou des offres exclusives à leurs ami(e)s.
60 % des ami(e)s d’une page espèrent échanger avec d’autres personnes qui sont eux/elles aussi client(e)s et partager leurs expériences. 30 % des marques favorisent les conversations.
50 % des ami(e)s s’attendent à recevoir de l’aide et du support après-vente. 10 % mettent l’accent sur le service et le support après-vente.

 

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Ordre des ingénieurs du Québec : la publicité est-elle vraiment la réponse ?

Il est abondamment question des ingénieurs, quelques fois de l’Ordre des ingénieurs du Québec, à la commission Charbonneau chargée d’enquêter sur  l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction.

Tous nos principaux médias couvrent en direct les audiences de la commission principalement à l’aide de micromessages de Twitter. Parmi les journalistes/médias affectés à cette couverture, mentionnons @PaNormandin de La Presse, @IsabelleRicher et @MessierSRC de Radio-Canada, @monique_muise de The Gazette, @brianmyles du Devoir sans compter les fils Twitter des médias eux-mêmes et les nombreux-ses citoyen(ne)s qui commentent et relaient les micromessages des journalistes.

Ce commentaire a retenu mon attention :

Commentaire sur la mission de l'OIQ - Twitter

 

 

 

 

Or, je suis assidûment via mon TweetDeck les audiences de la commission et je n’ai jamais lu un micromessage de l’Ordre des ingénieurs du Québec et je n’en vois aucun avec le mot-clic #ceic sur leur compte Twitter. En contrepartie, l’OIQ diffuse présentement un message publicitaire : Ingénieur, l’engagement qui lui a d’ailleurs attiré le commentaire suivant sur Twitter :

Commentaire sur la publicité OIQ - Twitter

 

 

 

 

L’Ordre des ingénieurs du Québec devrait-il utiliser les réseaux sociaux et notamment Twitter pour promouvoir son message ? En tout cas, si on se fie aux dernières statistiques dévoilées par le Cefrio, les jeunes adultes choisissent Internet et les plus vieux, la télé. Il me semble que le choix de l’OIQ ne peut s’expliquer que si elle cible les 45 ans et plus … avec tous les risques et omissions que cela comporte.

Mise à jour

Dans une entrevue à Pas de midi sans info de Radio-Canada, le 26 mars 2013, monsieur Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques, a été beaucoup plus catégorique :

La publicité de l’Ordre des ingénieurs, c’est un gaspillage, un gaspillage totalement inutile. … Je ne comprends pas l’agence de publicité qui les a conseillés dans cette démarche-là. Je crois qu’on est en pleine tempête, les bureaux d’ingénieurs … et lorsqu’on parle de transparence dans la publicité, c’est hilarant. Donc dans ce contexte-là, moi ej pense que c’est une grossière erreur.

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Étude sur l’économie des applications au Québec

Je ne saurais trop vous recommander la lecture de cette étude si le portrait de l’Internet mobile tant au niveau des habitudes de consommation que du développement industriel vous intéresse. Rédigé par François Bédard et Danielle Desjardins pour le compte du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ) et le Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC), le mémoire « L’économie des applications au Québec – Pour le développement d’une économie des applications en soutien à l’industrie des contenus numériques » fourmille de statistiques et de constats tous plus intéressants les uns que les autres.

Je retiens que :

36,2 % des adultes québécois possèdent au moins un téléphone intelligent ou une tablette numérique. La proportion des détenteurs de téléphone cellulaire de base a diminué de 23 points de pourcentage depuis 2010, tandis que celle des détenteurs de téléphones intelligents augmentait de 14,6 points de pourcentage.  Au rythme où les Canadiens adoptent les téléphones intelligents, on peut prédire que d’ici à 2016 tous les téléphones mobiles au pays seront des appareils intelligents.

L’industrie des applications, ces logiciels applicatifs qui peuvent être installés sur un appareil intelligent – téléphone, tablette, télévision connectée – a explosé au cours des dernières années : le marché global est estimé à 26 milliards $ et on prévoit qu’il atteindra 58 milliards $ en 2014.  Les revenus de l’industrie canadienne étaient de 775 millions $ en 2012, ce qui représente 3% des revenus globaux versus 20% aux USA (principal acteur au sein de l’économie mondiale des applications).

D’après un portrait de l’industrie de la mobilité au Québec, dressé par Raymond Chabot Grant Thorton pour Alliance numérique, il y avait en 2011 3 670 emplois directs dans le secteur du développement d’applications. À la même époque, l’industrie des jeux vidéos employait 6 602 professionnels.

La part consacrée aux produits culturels est passée de 57% en 1997 à 39% en 2009, tandis que celle consacrée aux « produits d’accès aux produits culturels » (les équipements électroniques, services de téléphonie cellulaire, services internet, etc.) est passée de 34% à 55%.

Parmi les quatre principaux magasins d’applications en ligne, seul l’App Store d’Apple a réservé une section spéciale aux produits québécois. On y retrouve 26 applications de divertissement, 2 de livres numériques, 18 de musique et 13 de nouvelles, soit 0,008% de l’offre totale de l’App Store de 750 000 applications. Une application ne coûte en moyenne que 20 000$ en frais de développement (pour une application originale, les coûts de production peuvent varier entre 10 000$ et 250 000$).

 

 

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Clin d’oeil du vendredi : Le papier ne sera jamais mort

Alors que Guy Crevier, président et éditeur de La Presse, nous apprenait que ce quotidien lancera le 18 avril prochain une toute nouvelle version gratuite pour tablette numérique, un ami m’a fait parvenir ce clip. Donc, le papier ne sera jamais mort

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