« Les gens associent parfois pandémie à scénario catastrophe. Avec Internet, il est très facile de semer le doute et de désinformer les gens au lieu de les informer. » Ce sont davantage la pléthore d’informations pseudo-scientifiques circulant sur Internet qui ont semé la confusion dans l’esprit des gens.
C’est ce qu’aurait déclaré monsieur Karl Weiss, professeur au Département de microbiologie et immunologie de l’Université de Montréal, dans le cadre du débat “Vaccin, virus et vérité : Les défis de la pandémie”, novembre 2009, (Lire le reportage dans Cyberpresse).
En tout respect, monsieur Weiss se trompe de cible. Si quatre montréalais sur dix ne compte pas se faire vacciner, ce n’est ni la faute à Internet pas plus que celle des arbres, des écrans plasma ou des ondes radio.
Si les théories conspirationnistes ont pu faire autant d’adeptes, c’est que d’une part les autorités gouvernementales ont à toute fin pratique cessé de communiquer avec la population cet été. Ainsi le gouvernement du Québec après avoir émis 7 communiqués de presse en avril et mai dernier, se contentait d’en émettre 4 en juin, juillet et août. Si les arguments de tenants de la conspiration pharmaceutique ont pu faire autant d’adeptes, c’est peut-être parce qu’ils avaient le champs libre ?
Par ailleurs, il faut malheureusement noter que la stratégie de communication du gouvernement sur Internet s’est limitée au site pandemiequebec.gouv.qc.ca qui s’est d’ailleurs écroulé dès que les internautes ont voulu le consulter lors de l’annonce du début de la vaccination. Pas de blogue, encore moins de fil Twitter, pas de canal YouTube ou de page Facebook. Pas surprenant quand on lit ce que la direction de la coordination de l’information et des mesures d’urgence écrivait à propos des médias sociaux et de la communication du risque en mai 2008 ((Tel que publié dans zonegrippeaviaire.com) :
la majorité des applications du web 2.0 n’en sont qu’à leurs premières versions et comportent des lacunes importantes, notamment en matière de réglementation et d’éthique. Il est donc suggéré d’expérimenter « sans trop y investir de temps et argent avant [qu’elles] aient atteint à la fois une plus grande maturité et une plus grande crédibilité ».
Peut-être faudrait-il rappeler aux auteurs du rapport que l’expression web 2.0 existe depuis … cinq ans et que les outils du web collaboratif sont particulièrement populaires auprès des 18 – 34 ans, leur principale clientèle cible.