La bataille des “frais de scolarité” a été et est encore particulièrement active sur les réseaux sociaux. Internet, et plus particulièrement les fameux réseaux sociaux, favorise-t-il la participation des jeunes québécois aux débats politiques ? Et si oui, comment se fait-il que d’un côté les jeunes utilisent massivement les réseaux sociaux alors qu’ils sont ceux/celles qui se rendent le moins aux urnes.
Dans le mémoire Discussions politiques sur Internet : les raisons expliquant le degré de participation de jeunes adultes québécois, Frédéric Truax analyse les raisons qu’ont eu de jeunes adultes québécois(e)s de 19 à 30 ans de discuter ou non de politique sur Internet dans le contexte particulier des dernières élections fédérales.
D’abord trois constats qui ont retenu mon attention :
- Les blogues sont peu populaires chez les participants des focus groups, c’est principalement sur Facebook et sur Twitter que les commentaires sont exprimés.
- Le contenu des discussions en ligne est influencé par les médias de masse, puisque les jeunes adultes de l’étude discutent souvent d’enjeux traités par des articles venant de sources traditionnelles partagés sur les médias sociaux.
- Quand il y a discussion, la motivation est de de conscientiser les autres à des sujets pour lesquels ils ont un intérêt personnel.
Maintenant quels seraient les freins à la discussion politique sur Internet.
- Le manque de connaissances
Plusieurs jeunes considéreraient poussent à croire qu’ils ne sont pas suffisamment informés pour avoir le droit de participer aux débats politiques. Cette barrière serait influencé par les variables « occupation » et « milieu ». Cela amène l’auteur à faire la suggestion suivante : « afin d’encourager la discussion politique, il faut d’abord trouver des manières d’informer capables d’engager ces citoyens ». - Se faire aimer au lieu de se “chicaner”
Plusieurs jeunes ne désirent pas confronter leur opinion politique avec celle des autres internautes et préfèrent plutôt aborder des sujets consensuels qui leur vaudront des “J’aime”. De plus, ils craignent les insultes et représailles que leur point de vue pourrait susciter.
Internet : un outil et non la solution
En conclusion, je vous laisse sur cette réflexion de l’auteur :
Bien que tous utilisent Internet à différentes fins, seuls ceux qui ont un intérêt minimum pour la politique osent participer aux discussions, alors que les autres se taisent, pour différentes raisons. Ainsi, Internet, en temps que média, peut difficilement être considéré comme une solution au bas niveau d’engagement politique chez les jeunes adultes, qui semble largement répandue, du moins si l’on considère les taux de participation aux élections des dernières années. Nous pouvons, de manière légitime, nous demander si d’autres moyens visant à encourager la participation ne devraient pas être explorés. Ainsi, les moyens visant à engendrer un intérêt pour la politique pourraient tirer parti d’Internet plus en tant qu’outil qu’en tant que solution.